Interview Pascal Wuillaume par Etienne Van De Kerckhove

Transcript
Bon c'est à notre invité ? -Ah bah oui ! -Tu veux que je dise deux mots sur notre invité parce que je le connais depuis longtemps ? -Il me semble. -Oui alors en fait donc on a comme invité Pascal Wuillaume. Vous pouvez commencer à l'applaudir parce que ce gars il est juste extraordinaire et vous allez le faire encore plus quand il va arriver. On va mettre à ce moment-là même les bruits de vos applaudissements et donc Pascal je le connais depuis quelques années au moment où moi je dirigeais encore Iris lui dirigeait une boîte côtée en belgique qui s'appelait Fountain. On s'est rencontrés à cette époque-là et puis j'ai découvert avec le temps quelqu'un qui m'a fort impressionné. Je crois que c'est le seul patron que je connaisse, Pierre moi j'en connais pas d'autre, qui dans une seule vie, a géré sept entreprises. "sept" pas "cette" entreprise-là. C'est beaucoup, hein ?! Il y en a ici qui ont peut-être gérer une boîte peut-être deux. Mais là c'est sept. Sept différentes. Alors pas toutes en même temps. L'une après l'autre. Dans sept secteurs différents. -Attend parce que sept grosses boîtes, en plus. -Des belles boîtes. - Je connais des gens qui gèrent même 10-15 boîtes mais c'est des petites boîtes de 5-20 personnes. Ici on parle de... - Avec donc sept secteurs différents, donc chaque fois un autre métier. Il vous en parlera. Comment est ce possible ? Et puis derrière, dans trois continents différents. Donc en plus, il vous l'expliquera, c'est en Amérique, en Europe, en Asie. Et tout ça, il va vous en parler. Moi, ça m'impressionne parce que c'est vraiment quelqu'un je trouve qui peut inspirer nous tous. Sûr, il est possible de faire des choses qu'on n'imaginait pas pouvoir faire. Il est possible de passer d'un métier à un autre métier. Il est possible de faire, en fait, beaucoup de choses et en partant d'un rêve de gosse dont il va vous parler et qu'il a porté jusque là. Donc je vous demande d'applaudir avec beaucoup, beaucoup de chaleur on va mettre les bruits de leurs applaudissements. T'es prêt Vivian ? Parce que là comme ça ils entendent et nous aussi, tous les applaudissements. C'est parti pour Pascal. On l'applaudit. Pascal ! Bienvenue Pascal ! Salut Pascal. Vous voyez qu'il est grand. On a trouvé plus grand que nous. -Faîtes des high fives à Pascal.-Il y a Annick qui te dit bonjour. -Tu peux dire bonjour Annick. - Bonjour Annick !

-Un grand homme on l'avait dit. -Un grand homme. C'est rare qu'on accueille des gens plus grand que moi mais encore plus grand qu'Etienne c'est vraiment très rare. Alors maintenant ce qu'on va faire aussi parce que donc Pascal on a peu entendu parler de toi mais moi ça m'intéresse de connaître un peu mieux mon associé or tu le connais depuis plus longtemps que moi. -Oui depuis quelques années. -Quelques années. J'aimerais bien savoir, pour toi, Etienne c'est qui ? -Ecoute, moi je le considère comme mon mentor. -Ton mentor ? -C'est mon mentor. Oui, vraiment il est très inspirant et il m'a déjà bien aidé. Tu as été consultant pour moi pendant quelques années. Il m'a bien aidé. Il m'a aidé à prendre de bonnes décisions. -Juste pour information comme ça la plus grosse boîte que tu as eu à gérer, elle faisait combien de personnes ? -C'était AMP 600 millions d'euros de chiffre d'affaires et 1500 personnes. -Moi j'aime mon associé...mais ça me rassure sur mon choix. Je me posais des questions de temps en temps comme ça... -Merci Pascal ! -Alors c'est ton mentor OK mais qu'est ce qu'il t'a apporté ? Quel est le plus gros impact ? -L'impact qu'Etienne a eu sur moi c'est que moi, dans toute ma vie, je me suis toujours dit : voilà tu travailles et tu gagnes l'argent de ton travail et ce que j'ai appris avec Etienne c'est que, quand tu travailles, tu dois toujours pensé à bâtir un patrimoine. -Alors Pascal, dernière petite question, nous on s'est rencontrés au Maroc et figure toi qu'en fait tu as vécu l'ancêtre des Clés du Succès. -Oui, tout à fait ! -Donc qu'est-ce que ça t'a amené notre petit périple au Maroc, il y a quoi six ans maintenant ? -Oui j'ai donc suivi un séminaire de trois jours de life changing experience et pendant ces trois jours, je me souviens on a dû faire un plan sur cinq ans on a dû dessiner: voilà ce que je veux être dans cinq ans au niveau professionnel, au niveau privé, au niveau de patrimoine et on pouvait être fou. -Ca devait être scary and exciting ! -A cette époque-là, je n'étais pas tout à fait bien sur plein... Et cinq ans après bon j'ai dû travailler, ça se fait pas comme ça, c'est tous les jours y penser, toutes les semaines... Mais cinq ans après quand je vois mon petit dessin mais tout a été... -Je voudrais insister sur une chose quand tu avais ce plan fou, quand tu étais au maroc, est-ce que c'était vraiment fou ? Ou alors tu te disais non c'est facile, je vais y arriver. -Non non non ! Et ce que tu as dit c'est que entre l'idée...Ceux qui réussissent, ils ont déjà fait un grand pas la première année. Et c'est pour ça que je me suis fait aider la première année, j'ai suivi tous les mois...On avait les Clés du Succès, tout ça... Afin d'être bien mis dans voilà. -Super ! Merci Pascal ! -Et bien alors, dis pascal... -Dis-mois. -Quand tu étais jeune... Parce que oui, Pascal a été jeune. Quand tu étais jeune, c'était quoi ton rêve ? -Ecoute, moi j'avais une grande mère russe deux grands pères français, j'habitais Gand et Gand est une ville était assez fermée et mon rêve c'était vraiment de découvrir le monde. -Découvrir le monde ? -J'étais entouré de tableaux qui venaient de Russie que mon grand-père avait ramené par la valise diplomatique est donc entouré de meubles qui n'étaient pas Gantois donc mon rêve c'était vraiment découvrir le monde. -Parti ? -Voilà ! -Est-ce que tu l'as fait ? -je l'ai fait ! Donc après mes études à Saint-Ignace, écoute, j'ai d'abord travaillé pour une société belge et puis pendant les vacances je me suis dit mais attends je veux pas rester là si je vais vraiment partir dans le monde il faut que je trouve une grande société qui a des filiales partout et qui me permettra de le faire. Et donc du coup, je me suis retrouvé chez Bull à Lille comme ingénieur commercial et puis bon je vois mes parents... -Juste de l'autre côté de la frontière. -C'est le premier pas. -Ok. -C'est le premier pas où j'ai dû tout quitter, mes amis, toutes mes habitudes et où tu arrives dans un autre pays et puis je vais voir mes parents, mon père travaillait à l'époque aux Etats-Unis. Je vais à Chicago et quand je reviens de chicago je suis à Lille et je me dis mais attend Pascal, tu peux pas rester là et donc j'ai fait ce qu'il faut faire c'est je me suis bougé et j'ai été voir les gens qu'il fallait dans le groupe à Paris pour faire savoir que je voulais vraiment avoir un poste à l'étranger. Six mois après j'étais à New York. Bon c'était un peu de chance mais quand même voilà... -Et alors, à New York, tu as fais quoi là ? -Alors j'étais responsable d'une part de la relation avec les Fortune 500, les grandes sociétés qui avaient des filiales en Europe, du PNUD, une agence l'onu, de la banque mondiale, de tous les projets avec la banque mondiale que le groupe avait dans tous ces pays, en Afrique et ailleurs. Mais bon je voyais quand même, je lisais la presse et je me dis tiens tous ces grands patrons, ils ont tous fait des études, des MBA, moi j'en ai pas donc j'ai dit allez on va faire un MBA. -Donc un MBA c'est des études en gestion. -Ca coûte cher. A l'euro d'aujourd'hui, ça coûtait quand même 100 mille euros et je dis bon monsieur payer une partie et j'ai dit à mon collègue : tu crois que le grand patron à paris voudra ? Mais non Pascal... Finalement je demande et il était d'accord et donc ils ont cofinancé mon MBA que j'ai fait, un exécutif MBA et me voilà avec mon papier et puis troisième étape je me suis dit après cinq ans bon c'est très bien tout ça mais what's next mais je voulais absolument être patron de filiale est donc de nouveau j'ai fait les quatre cent pas devant la direction à Paris. -Tu as demandé ? -J'ai demandé et me voilà nommé à Budapest et je fais une grande soirée à new york avec tous mes copains. Ils me donnent un bouquin voilà comment d'apprendre le hongrois. Mon container est fermé. Je reçois un appel de paris c'est pas Budapest c'est Singapour et donc me voilà à Singapour, patron de plusieurs filiales en Asie. -Et donc t'as osé demander voilà ce que je voudrais ? Y en a ici qui font des demandes à l'univers ? Est-ce qu'il y en a parmi vous qui font des demandes à l'univers? Avoir une intention grande super merci. Avoir une grande intention. Dire c'est ça que je veux, je le rêve, je le vois, je le médite par tous les moyens, je le veux et puis j'ose demander...à l'univers et aux patrons et à tout le monde. Bah oui ça commence par là. Moi je vois le nombre de gens qui ne bouge jamais juste parce qu'ils n'osent même pas demander, demander de l'aide, demander quelque chose qu'ils voudraient tant avoir, demander la main d'une femme et on peut passer à côté de sa vie. Donc osez demander ! -Et alors donc tu as osé demander. Tu es arrivé à Singapour et alors là en plus c'est quand même extraordinaire jusque là tu dis mais moi je suis en fait je dirige ma vie, je pilote, je décide de vouloir un truc je l'ai. C'est aussi simple que ça ? -C'était le rêve. Tu prends l'avion, tu vas en Chine, tu vas en Indonésie, Malaisie. Tu as ton chauffeur. La vie est belle. -Tu n'as même pas été en Thaïlande ?! -Alors arrive un jour un appel et là c'est la chute donc j'ai connu la chute. Faut savoir que Bull était surtout en France et dans plusieurs pays dans le monde. Il venait de racheter la partie informatique de Honeywell et Honeywell a encore deux grandes filiales qui dépendaient des américains c'était l'Italie et l'Angleterre et ils ont fait un troc ils ont dit on donne l'Italie et l'Angleterre à la France et la France dit ok on vous donne l'Asie en compensation et donc j'ai un américain qui m'appelle un jour Pascal I'm taking your job et me voilà quelques mois après à Paris sept valise dans un appart hôtel à Paris. -Donc t'as pas toujours choisi. -Donc la chute, là ça a été pour moi un des plus grands drames de ma vie je dirais oui. -Et alors ? -Bah alors qu'est ce que tu fais quand tu es au fond ? La seule chose qui peut t'arriver ? -Il faut pousser, c'est remonter et comment t'as fait ? -Tout d'abord j'ai eu un poste au niveau du siège à Paris mais ça m'allait pas du tout je regardais les heures passer. Ca passait si lentement. -Ca me rappelle un sketch de Coluche. Dans la fonction publique, le seul truc qu'on n'arrive jamais à voler, c'est l'horloge parce que tout le monde la regarde. -Et donc voilà et donc j'ai pris la décision de quitter non seulement le groupe mais aussi l'informatique. J'ai connu la grande informatique et je voyais les choses changer et donc j'ai pris la décision et c'est pas facile parce que quand on cherche un job, on vous demande toujours : Tiens est-ce que vous venez du secteur ? Puis moi je ne venais pas du secteur. -Comment t'as pris cette décision ? -Je n'avais pas de réseau non plus. -Comment tu as pris cette décision de changer de métier ? -Mais les décisions je les prends moi pendant les vacances. C'est un moment où je...Les grandes décisions je les ai toujours prises pendant les vacances. -Et pourquoi les vacances? -Mais tu es en dehorsdu train-train de tous les jours. Ca te permet de réfléchir sur ta vie. Tu en es où. Voilà je dis je fais une comparaison maintenant avec le COVID, j'étais comme vous tous pas mal chez moi et c'est aussi une période où j'ai beaucoup réfléchi sur qu'est-ce que je fais demain, quel est le sens de ma vie, quel est le sens de mon travail, est ce que c'est ça que je veux faire, est-ce que je veux changer donc je présume que vous l'avez tous connu à peu près la même chose ces mois-ci. -Je sais pas. -Ceux qui ont qui ont vécu ça, levez les doigts. -Alors je vois Florence qui dit les vacances y'a pas mieux pour ça et en fait c'est clair que si vous n'avez pas des vacances, c'est à ça que sert aussi la méditation mais ça vaut aussi la peine de temps en temps de se faire une petite retraite de deux jours mais où on coupe tout alors si vous avez des questions à poser à Pascal, n'hésitez pas, moi je fais le relais ou Etienne, bien sûr. Donc posez vos questions. -Il y en a une: c'est sous la douche que ça se passe. -Moi c'est clairement sous la douche le matin. Je ne dis pas ce qu'il se passe sous la douche le matin. -Taratata ! On n'est pas contre nous ici alors oui donc la douche, les vacances c'est bien et puis il y en a c'est la promenade en forêt ça dépend. -Mais changer de secteur après 10 ans d'informatique, c'est pas une chose simple. Moi, ce qui m'a le plus frappé quand je suis arrivé un haut responsable international chez chaffoteaux et maury donc les chaudières murales avec des filiales un peu partout en Europe. Ce qui m'a le plus frappé, c'est que je tombe dans une société et ça m'est arrivé plusieurs fois après où les choses n'ont pas changé pendant vingt ans.Les gens sont là. Ils font toujours la même chose alors que moi j'avais connu dans l'informatique, chaque année tout est chamboulé, des nouvelles technologies et nouveaux marchés. C'est vraiment ce qui m'a le plus frappé et donc j'ai été amené...C'est peut-être pour ça que j'ai fait tellement de sociétés. Chaque fois que j'arrivais, j'étais amené à organiser le changement. -Ca c'est un truc qui pourrait parler à beaucoup de gens ici. Quand on est dans un même métier, votre métier, depuis des années, il très difficile d'avoir du recul et c'est pas étonnant que quand un nouveau manager débarque dans une boîte, lui il voit tout ce que les gens voient pas et j'espère que ça peut vous parler ça parce que c'est très difficile de faire ça tout seul. On y reviendra peut-être un peu plus tard mais c'est important. Maintenant toi tu me dis ok chaffoteaux-et-maury très bien donc t'es à Lille, t'es parti à New York puis tu es parti à Singapour, Paris... -Etienne, une question très intéressante là qui dit : Pascal, comment tu fais pour organiser un changement dans un métier que tu ne connais pas. -Tu apprends ! C'est vrai que à chaque fois on m'a dit mais chaque fois chaque fois mais monsieur vous n'y connaissez rien. Qui êtes vous pour ceci cela ? Et après quelques temps, écoutez, j'y connais peut-être rien mais parce que j'y connais rien, j'apprends et j'apprends vite et vous allez voir on se revoit dans six mois et c'est ce que j'ai remarqué en fait quand tu sais que tu sais pas mais tu apprends et quand tu crois savoir tout parce que tu es là depuis vingt ans mais t'as plus appris depuis vingt ans et que tu es resté peut-être dans des informations, tu n'es plus en ligne avec le marché actuel. Ma grande force c'était de savoir que je ne savais rien et que je devais tout apprendre. -Il y a quelqu'un qui met : écrivez cette phrase parce que je vois moi la grande majorité j'ai encore un échange de mails avec un artiste assez connu qui en train de s'effondrer royalement parce qu'il ne peut plus aller dans des salles etc et il sait tout. Bah ouais mais si tu sais tout mon coco, il n'y a pas moyen de changer et donc si vous irez beaucoup plus loin dans la vie, si vous savez que vous savez rien que si vous croyez que vous savez. -Les gens sont très sympas quand on dit qu'on ne sait pas. Déjà je peux aller voir les clients. Je dis aux clients : expliquez-moi, je suis nouveau dans le métier. Même les clients pouvaient m'expliquer. - Et surtout t'expliquer ce qu'ils attendaient de mieux. -Voilà ! -Et ça ça me rappelle mon histoire que j'ai parfois partagée aux Clés du Succès. Quand j'ai débarqué chez Iris, je n'y connaissais rien à l'informatique d'ailleurs j'y connais toujours rien et je suis arrivé là donc je ne comprenais pas, je savais pas à qui je pouvais faire confiance donc c'était un peu paniquant en fait les premiers mois. Mais en même temps, c'est comme toi, je suis allé parler à des clients...Enfin non à des gens qui ne devenaient pas client... Pourquoi vous avez refusé notre offre ? Qu'est ce que j'ai appris ! Il n'y avait personne qui faisait ça et donc là j'ai appris pourquoi ils n'étaient pas clients mais rien qu'à apprendre pourquoi ils n'étaient pas client mais on a compris ce qu'il fallait faire pour qu'il devienne clients et ces choses qu'on faisait pas et puis de dire mais si on regarde, moi je débarquais de l'extérieur avec des questions de benêt et donc c'était ça : mais pourquoi les gars il n'y a qu'un vendeur dans cette boîte ? un vendeur et 30 types qui développent ? Allez les gars ça va pas ! Pourquoi c'est comme ça ? Mais parce qu'on est des développeurs. Mais oui mais bon ! Et donc j'ai mon ami Pierre Rion aujourd'hui au téléphone. Tu as son bonjour. J'ai pas dis que je te voyais ce soir dis. Parce que tu le connais bien Pierre. -Et il est très bien en vins aussi lui. -Il en fait ! -Il en fait lui ! -Et alors et donc voilà comme si tu avais son bonjour et puis donc voilà donc c'est des expériences intéressantest parce que effectivement c'est pas parce qu'on n'est dans un métier depuis très longtemps qu'en fait on peut voir comment ça va évoluer et donc c'est là que c'est intéressant de s'entourer mais revenons un peu t'es parti dans tous ces pays, t'étais à Singapour tout ça, très bien, puis tu es revenu à Paris machin, tu t'emmerdes un peu, puis t'as un nouveau boulot chaffoteaux-et-maury, bon et puis quoi c'est quoi le pays suivant ? -Bah c'est la Belgique. Je dis les enfants...Oui parce que quand on a une famille... Moi ce qui m'a le plus manqué c'est de ne pas avoir mes pierres. Excuse-moi ! On ne peut pas... Expatrié, c'est fabuleux mais quelque part on a un besoin de chez soi, de savoir, allez, je suis qui, je suis quoi et mes enfants me disait : tu sais papa à chaque fois qu'on change, on perd tous nos amis, heureusement qu'on a nos cousins parce que eux ils sont toujours là. Et donc la vie a fait que voilà tu demandes à l'univers et c'est arrivé, j'ai eu...J'ai été nommé comme patron de PCB qui s'appelle Pharma Belgium...10 000 livraison chez les pharma....à 3 000 pharmaciens tous les jours. Un des grands répartiteurs pharmaceutiques. -C'est un peu comme hier, moi j'aime bien quand tu dis 10 000 livraison à 3 000 pharmaciens tous les jours comme si c'était complètement banal. -Oui mais trois ans après c'était 6 000 livraisons par jour à 6000 points ventes de presse frais avec 6000 magazine et 36 millions de combinaisons. -C'était quelles années ça ? -C'est des années 90 et début 2000. -Je vous jure j'avais pas pensé que j'allais vous raconter ça. D'abord j'ai un cadeau pour toi. J'ai oublié de le prendre, j'ai pas pensé. J'ai encore des actions PCB. Je te jure des actions papier PCB avec les trucs et qui, je suppose, ne valent plus rien mais je te les offrirai volontiers. Je les ai reçues d'Eric Domb à l'époque. Alors oui, pardon, il est trop modeste parce que j'ai la liste sous les yeux donc PCB, AMP, Fontain où on s'est connu enfin où je t'ai connu qui était une boîte côtée, BAM pour un groupe hollandais, Barbecook...Il y en a ici qui ont des barbecues Barbecook ? -Qui a des barbecues Barbecook ? -Vous pouvez nous inviter. -Y'en a quand même ! -Voilà donc tu as dirigé Barbecook et puis Coertjens ça c'est dans la bidoche. -Tout à fait ! C'était un private equity qui venait de racheter une société d'un gars de 85 ans et qui ne voulait pas vendre ils ont réussi quand même à racheter et ils se sont dit : bon il vaut mieux quelqu'un avec un peu de bouteille pour reprendre ça. Ils sont dans la carbonade flamande et dans les saucisses de Francfort avec une usine entre Anvers et la Hollande et donc j'ai repris ça un an et demi le temps de tout mettre en place, de sortir tous les cadavres et puis de transmettre ça à un jeune du métier. -Moi, à chaque fois que je te vois, j'ai évidemment une question. Chaque fois c'est un nouveau métier. Ici il ya beaucoup de gens qui font certainement... Et moi j'ai des phases de 12-13 ans comme ça. Un métier 12-13 ans puis un autre métier 12-13 ans puis celui-ci...je suis à combien ? 7-8 ans ensemble et donc on verra bien. J'ai pas de plan mais c'est des périodes assez longues. Toi, tu as changé plus souvent et donc la question que j'ai là parce que ça ça peut aussi inspirer tout le monde ici, c'est : est-ce que chaque fois ça a été un succès ? Tu dis je fais des changements. J'arrive, je vois le truc, je vois les changements, je fais. C'est faç... -Mais non c'est pas toujours un succès. Tu as parfois des succès... -Qu'est-ce qui fait la différence ? -Le conseil que je pourrais donner moi c'est que si un de vous veut changer... -Est-ce qu'il y en a qui ont besoin de faire des changements? -Y'en a qui aimeraient changer dans leur vie ? Améliorer leur boîte et leurs résultats -Oui là-bas... Ils veulent changer. -Donc changer ? -Et je dirais qu'il y a trois paramètres auxquels il faut faire attention. Il y a votre métier. Voilà, la fonction, que vous faite. Vous êtes vendeur, vous êtes financier, vous êtes juriste, vous êtes.... voilà. Il y a le secteur dans lequel vous êtes. Vous êtes dans l'informatique, vous êtes dans la restauration, vous êtes dans la pharmacie....voilà. Et puis il y a la géographie. Vous êtes à Liège, vous êtes à Bruxelles, vous êtes en Belgique et moi c'est vrai que tout au début de ma carrière j'étais dans les FMCG chez Nielsen, j'étais consultant et j'étais en belgique. Je suis devenu commercial en France dans l'informatique. Il faut pas ! C'est trop dur ! Il faut être très jeune pour le faire mais je vous déconseille surtout à un certain niveau si on veut vraiment faire ça de façon professionnelle, se dire voilà je suis bien dans mon métier voilà mais je peux changer de secteur, tout en restant dans mon métier, tout en restant dans la même géographie, ou je suis en Belgique mais j'ai envie de faire autre chose, je reste dans mon métier, je reste dans mon secteur et voilà c'est le conseil que je peux donner. -Ce serait mon métier je le maîtrise, je suis kiné, je suis docteur, je suis avocat ou autre chose mais tiens je suis à Bruxelles, je pourrais peut-être être aussi à Luxembourg, ça ça va ? -Aucun souci ! -Je fais avocats etc mais tiens on pourrait ajouter à ça du recouvrement de créances c'est un métier à nouveau mais ça va ? -Tout à fait ! -C'est intéressant parce que c'est un des modèles qu'on utilise avec business model canvas pour ceux qui connaissent ça, c'est cette idée : pour changer il faut pas tout changer parce que là c'est souvent trop dur. C'est plutôt, pour changer, quelles sont les petites touches que je pourrais changer : livrer mes clients différemment, peut-être jouer sur mes prix, sur ma structure d'achat mais donc pas changer tout en même temps mais changer quelques paramètres et savoir pourquoi et le faire vraiment. Donc ça c'est le conseil : pas tous en même temps ! -Voilà! -Je me souviens d'ailleurs d'une cave party parce que ce que ne vous a pas dit notre ami, c'est qu'il est aussi un grand amateur de vins et lorsqu'il nous fait...puisqu'il déménage souvent...c'est ça qui est génial...comme il déménage souvent bah il a sa cave à vin qui est pleine de vins qui ne peut pas suivre alors qu'est-ce qu'il fait ? Il fait une cave party donc pas une rave party une cave party et alors ça c'est extraordinaire parce qu'on arrive... En couple on a droit à aller chercher une bouteille mais comme il y a cinquante couples on va chacun...une bouteille, une bouteille. On remonte avec toutes ces bouteilles et puis on se fait une de ces dégustations. La cave party donc ça ça vaut bien la rave party. Maintenant, tu m'as parlé aussi de tes sept vies du chat. -Oui j'ai vécu dans ma vie un moment tout à fait extraordinaire qui m'a complètement sorti de ma zone de confort. A l'époque quand j'étais patron de Fontain, j'organisais une master class pour mes cadres français et belges et j'avais demandé à un professeur de Solvay Jean-Pierre Baeyens d'organiser tout ça. Et donc, et bien à force, en organisant, on se rencontre plusieurs fois, on apprend à se connaître puis Jean-Pierre me dis : tu sais Pascal, nous avons Solvay Business School, qui s'appelait comme ça à l'époque, nous donnons des cours au Vietnam et je suis à la recherche d'un prof pour donner un cours sur la relation et négociation interculturelles et Pascal comme tu as vécu en Asie, en Europe et aux états unis, je trouve que... Je lui dis mais attends Jean-Pierre moi je suis patron moi je ne sais pas donner cours. J'ai jamais donné cours de ma vie. Oh tu sais pas c'est pas si compliqué que ça va. Tu verras bien et voilà six mois après me voilà au Vietnam avec des étudiants 30 entre 30 et 45 ans, donner cours. C'est pour moi c'est une toute nouvelle expérience et j'ai adoré. J'ai bossé comme un malade mais j'ai adoré. Et donc la cerise sur le gâteau, Jean-Pierre m'a dit : Pascal, tu as été le meilleur prof de cette année-là. -Comme quoi on peut se réinventer. -Ca a été qu'une fois où j'ai été le meilleur mais quand même c'est arrivé et donc je crois que la passion... -Et tu fais
ça toujours aujourd'hui. -Oui voilà maintenant je donne cours sur manager le futur depuis deux ans maintenant. -Et bien dis donc ok et donc là j'avais noté évidemment que en fait apprendre de nouvelles compétences, devenir prof c'est quand même une autre compétence. On a beau dire ça va le faire, il faut y arriver et ça c'est quelque chose aussi où tu dis mais finalement à tout âge parce que c'était quand déjà...c'est possible. -Tout est possible ! -On peut chercher de nouvelles compétences quel que soit l'âge c'est possible. C'est important parce que beaucoup de gens se disent ouais mais ça c'est trop tard pour moi, non, jamais trop tard, juste ? -Juste ! -Juste. Alors le petit garçon de Gand, on termine alors, qui voulait partir à l'étranger, il a finalement fait plusieurs fois le tour du monde ? -Oui, tout à fait. -Donc rêve accompli ? -Rêve accompli ! Et puis je dirais que c'est possible, peut-être pas dans les mêmes circonstances, les mêmes événements, mais je crois que si on a envie, si on y rêve et si on demande à l'univers, ça arrive. Mais il faut se bouger. Il faut se bouger. -Tout est possible mais faut se bouger. Bon bah écoute merci Pascal et moi ce que je propose alors ce serait de faire un petit break out room, d'avoir six minutes pour discuter entre vous : tiens comment prendre du recul et voir mon projet, mon business avec d'autres lunettes, parce que c'est un des apprentissages de Pascal, c'est comment prendre du recul par rapport à ce que je fais par rapport à mon métier, par rapport à mon business comme je le fais et pouvoir le voir avec d'autres lunettes. Est ce que la question est claire ? Dites oui, les petits pouces, si c'est clair. Merci et bien vous allez plonger dans des break out rooms de 6 minutes et discuter entre vous et prenez une bonne intention...-Puisque vous aurez trois paires de lunettes devant vous qui sont différentes, demandez-leur peut-être un peu d'aide pour voir.